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23 juin 2010

Urma I, série de 21 photographies, avril 2010, Bucuresti.

          Le lieu choisit pour la réalisation de cet installation n’est pas un hasard : Piata Romana, Bucarest, grande place et point de circulation important ; point de rencontres, de passage. Intéraction sentre individus dans leurs différents modes de locomotion : piétons, automobilistes. Carrefour d'individus, d'entre deux, comme s'il ne se passait rien et en même temps une foule d'informations se transmettent autour de individus.

          On s'aperçoit en observant cette fourmilière que chacun suit son rôle au sein de cet espace, même si l'individu a tendance à se fondre dans la masse de la foule, il en ressort tout de meme une individualité, une particularité propres à chacun. Ils suivent parfois un trajet quotidien, circuit qui interroge donc la répétition des gestes dans le temps, la traversée; passage obligé pour certains, hasard des circonstances, pour d'autres. Les gestes semblent mécanisés tant la foule est intense et continue, l'individu s'efface presque, laissant apparaître un pion traversant l'espace.

          L'espace visuel qui englobe l'individu joue également un rôle dans cette expérience. La multitude de publicité qui parcours tout le tour de cette place circulaire sollicite notre oeil en permance, du fait qu'elle soit en mouvement, qu’elles défilent ou bien clignotent en continu. A cela s’ajoutent d’autres sources d’informations, telles que panneaux d’indications routières, feux tricolores, et autres sources d’informations ambulantes. Nous produisons et consommons des images, ces dernières jouissent d’une autorité quasi illimitée dans la société moderne: les images jouissent de pouvoirs extraordinaires pour déterminer les exigences que nous manifestons devant le réel (...) et sont indispensables (...) à la stabilité de la communauté et à la poursuite du bonheur individuel. Les images ont le pouvoir de se substituer à la réalité, elles sont une interprétation du réel mais aussi une trace, une sorte de stencil immédiat, comme l’empreinte d’un pas ou d’un masque mortuaire. (in Sur la Photographie, Susan Sontag, 1973, Le monde de l’image, p.211).

          Cette foule d’informations visuelles qui nous environnent s’intègre dans notre capital d’images inconscientes, elle est partie intégrante de notre quotidien, notre réalité personnelle. Toutefois à vouloir trop se montrer en masse, elles deviennent pour nous banales: s’aperçoit-on toujours de leur présence?

          Dans Urma I, mon travail consiste à questionner l’individu comme source d’emmagasinement d’images dans la ville. Je suis partie du constat que nous, individus, sommes destraces dans la ville, des traces ambulantes qui laissent leur empreintes dans les lieux urbains, de par notre déplacement, les itinéraires que nous parcourons tout au long de notre journée. Nous usons la ville, comme les images nous usent et nous façonnent, elles construisent notre réalité présente, passée et future. Réalité que nous percevons grâce aux images qui nous environnent. Le besoin de voir la réalité confirmée et le vécu exalté par des photographies constitue un mode de consommation dont personne ne peut se passer. La photographie implique que l’on a un accès instantanné à la réalité. Mais la conséquence de cette pratique de l’accès instantanné est une autre façon de créer l’éloignement. Posséder le monde sous forme d’images, c’est précisément refaire l’expérience de l’irréalité et de l’éloignement du réel. (Susan Sontag)

          En pratique dans mon travail, j’introduis dans la ville un élément étranger au quotidien: un morceau de mon corps, moulé dans des bandes de plâtre. C’est une autre forme d’amener l’image dans la ville, de la faire subir à l’individu dans son itinéraire. Elle fait obstacle dans son chemin quotidien. J’ai remarqué, en général, que nous ne prêtions pas réellement attention aux éléments visuels qui nous entourent, ils évoluent petit à petit autour de nous, mais ne sont pas flagrant malgré leur dimension: et l’exemple des immenses publicités, dans Bucarest, qui ornent nos bâtiments est flagrant. Toutefois nous recevons ces informations un moment ou un autre, de quelle façon?


          La notion de corps nous évoquent beaucoup d’images, parfois celles ci nous sont communes, font références à notre passé, nous évoquent des sentiments qui peuvent aller du dégout au désir. J’ai donc placé un moulage de ma jambe droite dans une poubelle, sur la piata romana, de façon très furtive, de la même manière que l’on peut jeter un déchet dans les poubelles publique. A ce moment elle ne m’appartenait plus, mais devenait alors un élément du paysage urbain. Mes photographies oeuvrent pour faire trace de cette expérience, trace limitée dans le temps: une heure et trente minutes.

          J’ai été agréablement surprise par la réaction des individus, tant elles sont diverses. Cela est certainement du au fait qu’ils ne se sont pas vu observés par mon objectif. En effet, j’étais placée dans un des immeuble qui entoure piata romana, au balcon du 7ème étage, ayant ainsi un panorama incontournable pour observer la scène. Mon angle d’observation photographique est pratiquement toujours le même: la jambe doit rentrer dans mon champ de vision. Les individus ne se sentant pas photographier, et surtout observer, ils sont libres de leurs mouvements de réactions. C’est ainsi que j’ai pu observer beaucoup de violence: les gens frappaient dans la jambe mais souvent avaient du mal à la toucher dans le sens tactile, directement avec leur peau, ils préféraient passer par un objet extérieur: parapluie, roller, sac... Toutefois si ils la touchaient, c’était avec dégoût, s’essuilliant leur main immédiatement après l’acte, comme si ils avaient à faire à un être mort. Il y a eu beaucoup d’indifférence également, et parfois les passants ne l’ont pas remarqués.

          L’objet a suivi un parcours dans l’espace, il a été déplacé à plusieurs reprises, donnant lieu à d’autres réactions, il a fini par être volé par deux individus masculins qui se disputaient à propos de cet objet-intrus. Ce travail est une critique de la société de consommation, ne pas rester passif face aux publicités et tout autres éléments visuels qui remplissent notre espace urbain, mais plutôt réagir face à celle ci et s’exprimer.

          Un des nombreux travaux de Iosif Kiraly s’oriente sur la critique de la société de consommation, je peux me référer en cela dans mon travail. Ce travail consistait à installer au sol, dans les rues, des photographies de crachas, afin de faire réagir les passants face aux publicités et images exposées dans la rue. Les crachas, ce sont les passants qui les produisent, ils sont donc invités à réagir contre l’espace urbain qui les entoure.


Ci- dessous: photographies de Julie Guiches, série Full :

Circulations. La trame de la ville et le quotidien sont prétextes à plusieurs études: topographique, anthropologique, sociale et poétique. Je reconstruis l’espace et modifie les flux urbains pour transformer la ville en théâtre, les passants en danseurs. Je regarde la ville dans sa globalité, ou à l'opposé dans ses détails, pour discerner les espaces où chacun cherche une place.


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22 avril 2010

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12 février 2010

Travail de fin de semestre – Février 2010 -


               J’ai toujours été intéressée par le corps, par la thématique du corps, par les possibilités qu ‘il offre à l’artiste, au créateur. De nombreux artistes ont abordé le corps, de différentes manières, selon différentes approches et parfois contradictoires. Le corps occupe une place importante dans les systèmes symboliques de nombreuses sociétés, de tout temps et de tout lieu. Il n’a pas toujours été au cœur des préoccupations des artistes, mais il a toujours eu un rôle à jouer.

Je n’échappe pas à cette règle. Mes travaux plastiques, depuis de nombreuses années, sont tournés vers cette thématique, vers cette interrogation du corps et de son rôle ; ou au moins l’approchent-ils toujours. Actuellement, mes projets plastiques sont toujours placés dans cette optique.

          


               Au commencement de cette année, j’étais partie avec quelques idées de recherches, je voulais établir un lien entre le corps et le textile à travers le féminisme. J’avais déjà encré cette notion dans mon travail l’année dernière.

Cependant, un changement est survenu dans ma vie, je suis partie étudier à Bucarest, et cela à influencé ma réflexion dans me démarche plastique. Une nouvelle culture et de nouveaux lieux se sont offerts à mon regard, ainsi j’ai pu remarquer certains éléments qui ont touché ma sensibilité : la religion et la publicité. Depuis mon arrivée, j’ai pu effectuer un certain nombre de séries de photographies sur l’art urbain qui ornent les murs et les bâtiments de Bucarest.

             Pour l’instant ma réflexion se développe plus sur la publicité plutôt que sur la religion, toutefois j’aimerais pouvoir développer cette notion au cours de mes prochaines recherches à venir. Toutefois, elles ont un point commun de départ : l’image.

               A partir des images représentées dans la rue, espace publique et ouvert à l’œil de chacun, j’ai pu faire émerger trois idées : l’accumulation, la répétition et l’immensité. On peut ainsi observer une accumulation et un placardage des images publicitaires, les espaces deviennent alors concentrés. Dans l’espace urbain, l’individu itinérant est compressé par le champ visuel qui l’entoure. L’image se démultiplie dans la ville, on peut dire qu’elle s’assimile à une série identique de visages et de messages.

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L’image est donc démultipliée dans le même espace, sur le même mur ou tout autre surface permettant d’accueillir, aussi restreinte soit elle, le collage d’une image publicitaire. Tout espace urbain peut être sollicité pour faire office d’écran : cabine téléphonique, bornes électriques, poubelles, etc. Une notion de recyclage rentre alors en jeu, les espaces urbains, qu’ils soient (anciennes) habitations ou non, sont réinvestis : graffitis en tout genre et publicités se mêlent et se rencontrent. On peut également évoquer qu’une image en succède une autre, composant de ce fait des tas, qui avec le temps et les conditions atmosphériques se dégradent, voire, disparaissent.

 La question de la grandeur rentre également en jeu. En effet, les affiches publicitaires suivent différents formats. Tout d’abord, un format accessible au passant, plus ou moins standard (du moins le plus observé), correspondant à un format A3 ; elles ont été collés pour être visibles sur notre itinéraire, elles véhiculent, en général, des informations sur des faits culturels se déroulant dans la ville, elles ont valeur d’informations.   Une autre catégorie, que l’on pourrait qualifier d’affichettes nous informent sur de petites annonces laissées par un particulier, ou un marchand quelconque, sont moins nombreuses à arpenter la ville. Celles qui me semblent dominantes et néanmoins d’autant plus intéressantes dans les recherches de mon projet concernent les immenses affiches politiques, par exemple, - comme on a pu le voir durant la campagne électorale - mais surtout celles ventant des produits dits de marques comme tout ce qui concerne le domaine du vestimentaire. En effet, elles donnent une impression de masse due à leur taille et leur grand nombre. Elles recouvrent parfois un pan d’immeuble entier, tout est fait pour que notre regard soit attiré par ces images, et j’ai souvent l’impression qu’à Bucarest, lorsque l’on lève la tête, il y a toujours une image qui nous surplombe, nous domine, comme une sorte de surveillance.

L’image publicitaire est en quelque sorte fascinante, elle nous englobe, nous gobe et nous mouline l’esprit par ses codes qu’ils soient gestuels, vestimentaires ou sociaux. Elle s’inscrit dans une démarche de typologie culturelle, elle exerce un ciblage sur l’individu.

La publicité organise l’espace urbain mais aussi notre espace mental par sa multitude de symboles, elle nous envoie des messages par le biais d’une esthétique très prononcée. Toutefois même si la publicité nous gouverne en partie, elle est également dépendante de nos envies de consommateur, qui sont en perpétuelle évolution. Je dirais que s’exerce un échange entre l’individu et l’image. Elle suit un flux dynamique, mouvant et changeant, elle a besoin de se renouveler en permanence pour ne pas tomber dans le banal, le déjà vu.


A partir de là, je peux commencer à étoffer mon projet ; bien entendu, les codes et esthétique de la publicité m’intéressent et me sont grandement nécessaires, toutefois c’est l’individu qui suscite le plus mon intérêt. Le regardeur comme le disait Duchamp. Je cherche à savoir comment il la perçoit.

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                   Je devrais plutôt qualifier l'individu de passant. Il se déplace, suivant un itinéraire qui lui est propre, dans la ville. Il est amené à croiser ses publicités, mais comment les perçoit elles? Est ce qu'elles se fondent dans la masse du décor urbain dont elle fait partie, donc non réellement visible, ou bien est ce que le passant lui prête de l'intérêt, de l'envie, la voit-elle, la devine-t-elle? Je ne sais pas si c'est une bonne question. En ce qui concerne mon regard, lorsque je suis dans la rue, je sens que toutes ces affiches font partie de mon environnement, elles aiguisent en permanence mon attention. Je les connais, parfois me souviens de leur emplacement. Et puis elles disparaissent pour laisser la place à d'autres.

                    Parallèlement à ces recherches sur le visuel de l'espace urbain (les photographies précédentes doivent être vues comme des repérages de lieux, des traces d'études de terrain, elles n'ont pas forcément de valeur esthétique), j'effectue une autre démarche plastique, qui n'est à la base pas photographique. Et c'est là que mon travail rentre en liaison avec la thématique du corps. Je réalise des moulages en bandes de plâtre à partir de mon propre corps. Je me choisis comme modèle pour la simple raison que je suis disponible en tout temps. De plus c'est un travail assez rigoureux et parfois douloureux, je préfère ainsi l'exercer sur moi pour des raisons pratiques. Le fait que ce soit mon propre corps ne signifie pas que j'interroge ma propre identité, mais le corps en général, comme être singulier.

Le moulage est matrice du corps, empreinte et trace. Il inscrit le corps dans un négatif où s'entremèlent pleins, vides et impuretés. Il inscrit le corps dans le temps, par le fait que l'expression ou le mouvement est figé, mais il cache également le corps, masque les imperfections?

Les bâtiments cachés par les affiches publicitaires cachent les habitations. Elles montrent à la place quelque chose de beau: une femme, un produit de consommation... Ce dernier est alors privilégié face au bien-être de l'individu, l'on cache les murs gris des bâtiments.

Le but dans mon travail serait d'intervenir dans la publicité par des fragments de moulages, de mon propre corps, sur ou à côté de la publicité, voilà pourquoi je fais également des clichés de ces publicités, ils sont en quelque sorte des repérages pour des projets à venir, je tente d'étudier ces emplacements. Je voudrais également m'aider des éléments qui entourent la publicité tels que les tuyaux, mais aussi intégrer les graffiti.

Le questionnement, ici, serait de capturer des instants par photographies ou vidéo ( dans un premier temps je souhaiterais me pencher davantage sur la photographie) afin d'observer la réaction du passant face à un élément perturbateur (le plâtre) de son quotidien. Va-t-il le remarquer? Etre choqué? L'endommager? Le tagguer? voire le voler? Cette réaction m'intéresse, il ne suffit donc pas d'intégrer le morceau de plâtre à la publicité, il faut ensuite faire trace de cet acte, et prendre également en compte que le plâtre disparaisse. C'est certainement un message social qui en sera dégagé.

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                       Comme principale référence artistique je pourrais citer Dumitru Gorzo, peintre roumain. Il crée des portraits photoréalistes quasi iconiques et religieux de paysans de Transylvanie. Il ajoute également à la peinture, la sculpture sur bois comme médium.

On peut dire qu'il est connecté avec des racines assez archaïque, mais toutefois ses portraits nous provoquent; il exhibe ses portraits-sculptures à caractère quasi pornographiques. Il a également peint sur métal, c'est ce travail qui m'a intéressé ici par rapport à ma démarche plastique. 

Cependant, ses oeuvres m'intéressent sur un certain point: elles sont exposées dans la rue. Ainsi elles sont amenées à être observées par les passants. Cette rencontre est d'autant plus particulière puisque l'oeuvre est modifiée par le spectateur au fil de ses passages: de nombreux graffiti et mots recouvrent les portraits, elle acquiert alors une limite indéterminée dans le temps puisqu'elle est en perpétuelle modification.

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"La réalité de George Segal est une réalité tragique dans laquelle l'être humain et l'objet sont et immobiles, mais paraissent destinés, par une sorte de volonté intérieure, à demeurer à jamais dans le même état." Allan Kaprow.

                       On a souvent comparé le travail de Segal à des tableaux vivants où sont figés les gestes du quotidien. En effet, Segal a une profonde compassion pour l'être humain prisonnier de sa banalité quotidienne, ce qui a pour effet, dans son oeuvre, d'établir une proximité et une simplicité avec le spectateur.

Ses sculptures de plâtre sont proches de nous. La sensation d'humanité qui se dégage des oeuvres de George Segal vient tout d'abord du fait que ses moulages sont réalisés à partir de personnages vivants, et également par le fait qu'il reproduit des gestes quotidiens dans les postures de ses modèles, il établi une sorte de typologie du geste du quotidien, dans lesquels on se reconnait facilement.

Avant de choisir les gestes qu'il va figer dans le plâtre, il établi une discussion avec son modèle afin d'identifier sa manière d'être et, donc, ses gestes propres; c'est à partir de là que peut commencer l'application du plâtre.

Dans les années 1970, il s'oriente vers un art dans lequel le spectateur puisse pénétrer et se déplacer. Il réalise alors des sculptures commémoratives liées à l'histoire contemporaine ( Gay Liberation, 1980, In the memory of May 4th, 1970. ). Son oeuvre prend alors en compte l'espace public, ses personnages sont comme errants dans la ville. Fixer dans le plâtre cet instant, ce mouvement, une trace palpable de l'être, errant dans le temps.

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15 janvier 2010

nobuyoshi araki

"Si je photographie depuis longtemps des femmes ficelées, ce n'est pas parce que je peux les ficeler corporellement, mais parce que je ne peux pas les ficeler mentalement. Ce que je veux photographier, c'est la réaction de quelqu'un lorsqu'un regard lui est jeté, lorsqu'on le touche ou lorsque des mots lui sont adressés. On peut tout photographier, mais on ne peut pas maîtriser le coeur de quelqu'un."

"On ne peux pas ficeler les âmes. Elles sont intouchables. Et c'est parce que les âmes sont intouchables que je veux fixer le visible. Et prendre pour possession, pour moi seul."

interview pour la revue japonaise de photographie, Déjà vu, 1995.
 

15 janvier 2010

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À chair tendue,

Souffle, marques, traces,

Comme un fil indélébile,

S’inscrivant dans la chair,

Pour ne faire qu’un.

Montre toi, je t’arrache,

Cache toi, je m’envole.

À corps ouvert,

Le fil m’embaume,

Me compresse,

Ma délivrance s’inscrit comme ma naissance.

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15 janvier 2010

aţă -mai 2009-

15 janvier 2010

susan sontag "sur la photographie", 1977, p.34

"Il y a ainsi une opposition presque absolue entre les règles qui régissent l'utilisation des photos, selon qu'il s'agit d'éveiller le désir ou la conscience morale. Les images qui mobilisent cette dernière sont toujours liées à une situation historique donnée. Plus elles sont générales, moins elles ont de chances d'être efficaces".

14 janvier 2010

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14 janvier 2010

transformer...

transformer c'est "mettre en forme des propositions de mondes où se disposeront des existences"
Nicolas Hannequin.

14 janvier 2010

susan sontag "sur la photographie", 1977, p.31, 32

" (...) il reste quelque chose de prédateur dans l'acte de prendre une photo. Photographier les gens, c'est les violer, en les voyant comme ils ne se voient jamais eux-mêmes, en ayant d'eux une connaissance qu'ils ne peuvent jamais avoir ; c'est les transformer en choses que l'on peut posséder de façon symbolique. De même que l'appareil photo est une sublimation de l'arme à feu, photographier quelqu'un est une sublimation de l'assassinat : assassinat feutré qui convient à une époque triste et apeurée."

"Nous sommes à présent en plein dans une époque nostalgique, et les photographies contribuent activement à promouvoir la nostalgie. La photographie est un art élégiaque, un art crépusculaire. Par la seule vertu de la photographie, l'aile du pathétique effleure presque tous les sujets. Un sujet laid ou grotesque peut être émouvant, du fait de la dignité que lui a conférée l'attention du photographe. Un beau sujet peut cristalliser la tristesse, du fait de son vieillissement, de sa dégradation ou de sa disparition. Toutes les photographies sont des memento mori. Prendre une photo, c'est s'associer à la condition de mortelle, vulnérable, instable d'un autre être (ou d'une autre chose). C'est précisément en découpant ce instant et en le fixant que toutes les photographies témoignent de l'oeuvre de dissolution incessante du temps."

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